Cité nouvelle créée de toutes pièces durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, le Vieux-Carouge présente une harmonie architecturale historique qui se distingue de celle de la cité de Calvin et des villages du canton de Genève.
Le bourg est reconnaissable par ses maisons à un ou deux niveaux de logements qui voisinent avec des échoppes d’artisans ou des arcades commerçantes. Les toits de tuiles à deux pans, aujourd’hui aménagés en attiques, sont percés de lucarnes.
Les proportions et la régularité de ces maisons agrémentées de jardinets côté cour et alignées le long d’axes orthogonaux côté rue constituent le charme si caractéristique de Carouge.
Une construction au fils des siècles
Dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les architectes au service du royaume de Sardaigne oeuvrent à projeter une cité nouvelle, un carrefour commercial et religieux dont l’ordonnance architecturale se doit d’être à la hauteur des ambitions royales.
Entre 1772 et 1783, ce ne sont pas moins de cinq schémas directeurs qui se succèdent: le plan en damier, l’emplacement de la place du Marché avec l’église et l’aménagement des canaux sont parvenus jusqu’à nous. Traversant en diagonale l’ordonnance régulière du plan d’ensemble, la rue Ancienne et la rue Vautier témoignent du tracé de l’ancienne route qui reliait Genève à Chambéry.
Au début, la ville se développe autour de la place du Marché, puis le long des rues Saint-Victor et Jacques-Dalphin. La première étape de construction de l’église catholique, réalisée par l’architecte G.-B. Piacenza pour le roi Victor-Amédée III est terminée en 1778. Cet édifice de style italianisant à plan carré était à l’origine ouvert sur l’actuelle place de Sardaigne; à l’occasion des travaux d’agrandissement de 1824, l’église est retournée d’est en ouest. En 1808, la place du Marché compte déjà 32 platanes alignés en 2 rangées. En 1867, elle est agrémentée d’une des quatre fontaines monumentales commandées par la commune de Carouge à l’architecte Jean-Daniel Blavignac.
Faisant pendant à la place du Marché, la place du Temple accueille dès 1822 un édifice à péristyle néo-classique destiné au culte protestant.
Carouge aujourd’hui
Carouge a continué de se développer durant le XXe siècle, tout en aillant à coeur de préserver son patrimoine architectural. Symbole de cette volonté de modernisme: la construction des Tours de Carouge dans les années 1960, qui répondait déjà à un impérieux besoin de logements pour les nombreux ouvriers qui affluaient de toutes parts.
Aujourd’hui, à l’écoute des besoins de la population et conscients de l’accroissement constant du nombre d’habitants, les dirigeants travaillent à la construction de nouveaux quartiers ainsi qu’au développement des infrastructures vitales au bien-être des habitants.