Carouge en cinq secteurs | Ville de Carouge

Carouge en cinq secteurs

Dernière mise à jour: 25.01.2023
Notre cité se divise en cinq secteurs, ayant chacun leurs particularités et leur histoire propres.

 

Carouge-Centre

Ce secteur, qui regroupe le Vieux-Carouge et le périmètre des Tours, est à n’en pas douter le plus touristique de la Ville.

Rattaché en 1754 au royaume de Sardaigne par le traité de Turin, le bourg de Carouge reçoit du roi Victor-Amédée III le rang de ville royale en 1786. Préoccupées par le développement anarchique de Carouge et cherchant à concurrencer Genève sur le plan économique, les autorités Sardes décident de réaliser une ville nouvelle. Ce ne sont pas moins de six architectes piémontais qui se succéderont entre 1772 et 1783 pour dresser le plan régulateur. C’est le « plan Robilant », revu par Giuseppe Viana qui servira de trame à sa construction tandis que les principes de gabarits et de façades seront précisés par Lorenzo Giardino.

Dès lors, Carouge prendra la forme d’un plan en damier superposé au tracé de la rue principale pré-existante (rue Ancienne et rue Vautier). L’ancienne cité sarde, qui compte un peu plus de quatre cents maisons, se caractérise par ses immeubles bas. L’implantation des bâtiments délimite des îlots privatifs abritant de petits jardins. Côté rue, l’alignement des façades à hauteurs de corniche variées et le rythme scandé des ouvertures confèrent un style particulier au Vieux-Carouge. Côté cour, les façades sont généralement dotées de balcons à coursives en bois donnant sur des jardins privatifs. Cette typologie de bâti aux dimensions humaines dégage une atmosphère méditerranéenne.

Depuis 1950, une loi ad hoc préserve la spécificité du Vieux-Carouge selon un périmètre de protection du patrimoine, comprenant notamment les rues Ancienne, Vautier et Jacques-Dalphin.  Les monuments historiques les plus importants de ce secteur sont l’église Sainte-Croix (1780), le Pont Neuf ou Pont de Carouge (1808-1811, élargi en 1862), le temple de Carouge (1822) et les quatre fontaines de Blavignac (1867-1868).

 La construction du quartier des Tours permet dans les années 60 le développement de la ville, reprenant dans son implantation « l’axe royal » sur lequel s’articulent la place de Sardaigne, l’église Sainte-Croix, la place du Marché, la rue de Veyrier, et autrefois le rondeau de Veyrier. Il est intéressant de noter que le nouveau quartier et le Vieux-Carouge ont la même densité bâtie, malgré une franche opposition dans la répartition des volumes construits : horizontale pour le Vieux-Carouge, verticale pour cette extension. De plus, ce concept urbanistique permet de conserver l’esprit social et la mixité d’affectations de Carouge en abritant non seulement des logements mais aussi diverses fonctions commerciales, administratives, artisanales ou sociales.

Le quartier se construit entre 1958 et 1973, s’inspirant des principes développés par Le Corbusier. Les cinq premières tours de 14 étages sont réalisées par la fondation HLM de la ville de Carouge ; elles offrent 135 logements chacune. Ces appartements sociaux ont été attribués en priorité aux employés et ouvriers des nouvelles usines de la région. L’intégration de ce nouveau quartier a été parfaitement réussie, puisqu’il s’est révélé bénéfique pour le développement de la commune. Il a permis d’irriguer ses petits commerces, son marché, ses équipements culturels et sportifs d’une population nouvelle.Ce projet constitue une extension urbaine exemplaire de par la relation entre l’ancien et le moderne qui ont été harmonieusement réunis.

Demain, ce quartier sera à l’articulation entre le Vieux-Carouge et la nouvelle extension du territoire communal sur l’ancienne zone industrielle de la Praille (secteur ouest).

Carouge-Nord

Le quartier se trouvant au nord du centre historique se développe initialement avec l’activité industrielle qui s’y installe à la fin du 19ème siècle, suite à la construction du Pont des Acacias et au développement de la nouvelle route portant le même nom. De grandes usines telles que l’entreprise Motosacoche (à l’emplacement de l’actuelle Banque Pictet), la British American Tobacco et la centrale laitière cantonale « les Laiteries Réunies» (actuellement lotissements de la Coop) marquent cette expansion de Carouge.

Une nouvelle architecture de type industrielle s’implante ensuite dans ce secteur au début des années 1930, caractérisée par des toitures plates, des fenêtres en longueur et une simplicité de lignes et de volumes. Suivant la vocation industrielle et artisanale du secteur, l’Etat impulsera en 1958 la construction du bâtiment Arcoop, aujourd’hui classé, afin d’y regrouper des artisans en une petite coopérative et libérer ainsi des terrains pour la construction d’immeubles.

Après le développement industriel rapide du quartier surgissent de nouveaux immeubles locatifs. A la rue des Epinettes ou des Ronzades, ainsi qu’autour du rond-point des Noirettes, qui tire son nom des multiples noyers de l’époque, les ateliers et entrepôts du Cercle des Agriculteurs laissent place à plusieurs habitations qui densifieront le quartier. L’augmentation de la population nécessitera la construction de l’imposante école des Pervenches en 1911, œuvre des architectes Garcin et Bizot. Les premiers immeubles HLM du quartier seront ensuite construits dans les années 1950 le long de la rue Montfalcon, percée quelques années auparavant afin de relier le quartier à la ville ancienne.

Le périmètre du quartier dit de Carouge-Nord est compris entre la route des Acacias et le Nord du Vieux Carouge, et regroupe également les quartiers autour de l'avenue de la Praille et de la rue des Noirettes. Ce quartier est directement impacté par les travaux du PAV (Prailles Acacias Vernets).

Carouge-Est

L’extension de la ville de Carouge à l’est de la rue Ancienne et de la rue Vautier ne commence que dans la seconde moitié du 19e siècle. Le dispositif urbain actuel y est loin de la rigueur du principe de l’îlot qui caractérise le centre historique : accueillant à l’origine principalement de petites industries ou des structures maraîchères, il se caractérise aujourd’hui par une mixité forte entre les traces de ces structures artisanales (secteurs des Menuisiers, des Marbriers), des villas et des immeubles d’habitation en nombre croissant qui se substituent peu à peu aux anciennes structures. C’est au Clos de la Fonderie qu’étaient installées les anciennes minoteries, alimentées par un canal détournant les eaux de l’Arve, ainsi que de petits ateliers dont la fameuse fonderie d’art Pastori. La Place d’Arve ainsi que les anciens abattoirs municipaux ont depuis disparu pour laisser place à de nouveaux bâtiments abritant notamment la nouvelle clinique de Carouge, construite dans les années 1960. C’est aussi dans ce secteur qui s’étend entre l’Arve et la Moraine de Pinchat que sera construit le Théâtre de Carouge en 1972.

Le logement social s’implante tout particulièrement dans le secteur Est dès le milieu du 20ème siècle avec les Maisons Familia et la cité du Léopard. En lieu et place des petits jardins avec cabanon seront construits à la même période le centre sportif de La Fontenette ainsi que la première piscine ouverte - aux normes olympiques- du Canton. Le quartier « Fontenette » doit son nom à une ancienne fontaine qui jaillissait dans la région, source qui a vu les premiers habitants de l’époque romaine s’installer, ainsi que de récentes fouilles archéologiques l’ont démontré par la mise à jour de restes d’un pont en bois.

Le périmètre de ce secteur se situe à l'Est du Vieux-Carouge, entre l'Arve et la Moraine de Pinchat. Ce quartier a un fort renouvellement urbain et est appelé à se modifier avec le passage du CEVA.

Présentation du Service de l'urbanisme du 26 janvier 2016

Carouge-Sud

Le plateau de Pinchat est resté très longtemps vierge de construction à l’exception de domaines agricoles et de demeures patriciennes ayant laissé un patrimoine tant architectural qu’ arboré de grande valeur. Les extensions situées au sud du Vieux-Carouge et sur la moraine de Pinchat ont été réalisées essentiellement dans la seconde moitié du 20e siècle, le long des axes historiques de la route de Drize et du chemin de Pinchat.

Ces développements ne comprennent pas seulement de l’habitat, dont principalement des villas, mais également des équipements publics constituant une entité nouvelle. En effet, l’Institut Battelle, le cycle de Pinchat puis le collège de Stael s’y installent dans les années 50 à 80. Depuis les années 1990, l’Université et la HES prendront la place de l’Institut de recherche à Battelle.

Afin de subvenir aux besoins en logement, les nouveaux quartiers de la Tambourine puis de la Vigne-Rouge ont été créés au tournant du XXIème siècle. L’appellation de cette région a été reprise d’une Mappe sarde datant de 1732, et sur laquelle était mentionné le « Mas de la Vigne Rouge », lieu-dit situé au centre du triangle inscrit entre la Drize, le Rondeau et la route de Saint-Julien.

Ce quartier se situe sur la Moraine, au sud de la route du Val d'Arve et de la route de Saint-Julien en passant par le Rondeau. Une densification mesurée de la zone villa et la reconnexion des quartiers d'habitation existants et à venir.

Projet Moraines-Pinchat

Grange-Collomb: présentation de la séance publique d'information du 18.02.2015

Carouge-Ouest

L’ancienne plaine maraîchère de la Praille se situant à l’ouest de la cité est devenue à partir des années 60 l’une des plus importantes zones industrielles du canton. Jusqu’au début du 19ème siècle, les terrains de la Praille n’accueillaient que des hangars de maraîchers, des cabanons de jardins familiaux et des logements précaires pour les gens du voyage.

En 1912, après 50 ans d’atermoiements et de projets rejetés, la Confédération, les CFF et le Canton s’accordent à financer le raccordement ferroviaire entre Cornavin et les Eaux-Vives et à implanter une gare de marchandise dans ce secteur. Si le projet de raccordement à la gare des Eaux-Vives ne sera réalisé qu’au début du XXIème siècle (CEVA), les installations ferroviaires vont se mettre ne place par étapes après l’assainissement de la plaine alluviale. La Drize sera enterrée sous la route des jeunes, axe structurant Nord-Sud qui servira d’épine dorsale au futur quartier de Grosselin dont la géométrie est issue de la logique des dessertes rail/route.

L’avenue de la Praille mettra bientôt en valeur la nouvelle gare. L'installation de nombreuses entreprises et d'ateliers mécaniques permet à Carouge d’affirmer sa vocation industrielle dans ce secteur où les matières premières sont expédiées et acheminées vers les grands centres de la Suisse et de l’étranger.

A l'Ouest du périmètre des Tours et du quartier des Noirettes: ce quartier est appelé à un fort renouvellement urbain dans le cadre du projet du PAV (Praille Acacias Vernets).

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